Expo : Luxembourg a du style !

Mis à jour le 9 août 2024 par Salomé Jeko
Expo : Luxembourg a du style !© Cercle Cité

La mode et le vêtement dans la photographie au Luxembourg sont au cœur de la traditionnelle exposition estivale organisée par la Photothèque de la capitale, au Cercle Cité. Nous avons pénétré dans l’antre des archives de la photographie luxembourgeoise pour découvrir les coulisses de sa préparation en compagnie de Gaby Sonnabend et Christian Aschman.

 

Christian Aschman et Gaby Sonnabend, commissaires de l’exposition Put it on!, ici à la Photothèque de la ville de Luxembourg.

Saviez-vous que pas moins de sept millions de photos du Luxembourg à travers les âges sont conservées au cœur du flambant quartier de la Cloche d’Or, au Sud de la capitale? Pourtant, le bâtiment qui les héberge — un ancien magasin de carrelage de la rue Eugène Ruppert — ne paie pas de mine et contraste même avec ses deux imposants voisins. De quoi prêter à sourire. C’est donc ici, la Photothèque de Luxembourg? La plus grande archive photographique du pays? Ouverte en 1984, celle-ci regorge de négatifs, plaques en verre, diapositives et autres documents photographiques sous format palpable ou digitalisé provenant de dons, de legs, d’acquisition de fonds et de reportages. «Tous les plus grands noms de la photographie luxembourgeoise sont répertoriés ici. Certaines de leurs œuvres les plus fragiles sont conservées dans des pièces réfrigérées à 16 °C et maintenues à un taux d’humidité de 40 %», indique Christian Aschman, lui-même photographe professionnel et employé par la Photothèque depuis début 2024.

Les documents photographiques les plus anciens sont conservés dans des pièces réfrigérées et maintenues à un certain taux d’humidité.

Mais pour l’heure, ce sont des photos de vitrines, d’enseignes et de mannequins qui recouvrent les tables des salles de travail de la Photothèque. «Nous venons de terminer de préparer notre exposition annuelle qui a lieu chaque été au Ratskeller du Cercle Cité. Cette année, c’est la mode et le vêtement dans la photographie au Luxembourg qui ont été mis à l’honneur. Le sujet a été proposé au sein de l’équipe et a enthousiasmé pas mal de monde. On s’est alors tous plongé dans nos collections pour rechercher des photos qui nous paraissaient intéressantes à montrer au public. Il y en avait vraiment beaucoup! Nous avons dû les départager en veillant à ce que le contenu de la photo soit aussi intéressant que la photo en elle-même», raconte Gaby Sonnabend, conservatrice et responsable de la Photothèque, mais également commissaire de l’exposition avec Christian Aschman.

De la recherche à la sélection des photos en passant par la production et l’accrochage de l’exposition : tout a été géré en interne par l’équipe de la Photothèque.

«Pas de vrai shooting mode dans les archives»

Plusieurs thématiques ont fini par émerger, aidant à dégager une sélection finale de 127 photos — dont les plus anciennes remontent au début du XXe siècle — signées Theo Mey, Tony Krier, Edouard Kutter jr, Pol Aschman ou encore Lé Sibenaler, entre autres. «Il y a de la street photography, des portraits et notamment de magnifiques autochromes de Batty Fischer, des photos de people comme celles de Michel Polnareff ou Brigitte Bardot lors de leur venue au Luxembourg. Elles illustrent un style de vêtements typique des années 70. On a aussi cette superbe photo de quatre femmes de dos, dont Lydie Polfer, l’actuelle bourgmestre, avec leurs tailleurs à épaulettes si caractéristiques des années 80. D’autres séries sont consacrées aux vêtements de travail, aux vêtements de sport avec ces tenues d’aérobic fluo qui sont redevenues tendance aujourd’hui, au style vestimentaire des enfants et des adolescents. Et puis il y a aussi les photos de promotion des nouvelles collections et celles, bien sûr, des nombreux magasins emblématiques de Luxembourg», énumère Christian Aschman. Ce dernier qui a également supervisé, en interne, le scan et la production de l’ensemble des tirages — non-originaux — non retouchés, «pour montrer toute la fragilité de certaines de ces images», le collage, l’encadrement et l’accrochage de l’exposition. «Ce qui m’a beaucoup étonné, c’est qu’il n’y a finalement quasi pas de vrai shooting de mode dans les archives. Les photos qu’on a trouvées sont soit improvisées, soit réalisées par des photographes de reportage, dans la rue ou en terrasse», note-t-il.

Les autochromes de la photographe luxembourgeoise Batty Fischer, conservées dans leur boîte d’origine.

Le vêtement, un reflet de la société

L’exposition est accompagnée d’un passionnant article de Robert Philippart, intitulé «Luxembourg à la mode». L’historien luxembourgeois y rappelle notamment que «les vêtements ne sont pas seulement des pièces de tissus qui habillent ou parent l’humain, mais qu’ils sont aussi le reflet de la société» à une époque donnée. L’occasion de découvrir, au fil du texte, le rôle important joué par le Grand-Duché dans la production vestimentaire au cours du XIXe siècle — notamment dans les secteurs de la ganterie, la draperie, la filature, la tissanderie et la teinturerie — les habitudes vestimentaires des Luxembourgeois au fil des ans… Mais aussi de voyager dans le temps à travers l’évocation du nom des grands magasins à succès de la capitale — vous apprendrez par exemple que the place to be pour lire le magazine ELLE dans les années 60 n’était autre que le salon de lecture du magasin de mercerie, de bonneterie et de mode «Maison Moderne», situé au coin de la Grand-Rue et de la Côte d’Eich. Passionnante visite donc que cette exposition baptisée Put it on! Le Luxembourg s’habille, proposée par la Photothèque et à découvrir dès à présent et jusqu’au 15 septembre de 11 h à 19 h au Ratskeller, rue du Curé, à Luxembourg-ville.

Entrée libre — https://cerclecite.lu/fr/event/put-it-on-luxembourg-shabille

 

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