Mode « Made in Luxembourg » : Gabriella Moya, un pont entre l’Équateur et le Luxembourg

Mis à jour le 9 août 2024 par Cynthia Jreige
Mode « Made in Luxembourg » : Gabriella Moya, un pont entre l’Équateur et le Luxembourg© Awka Willka

Designers talentueux, boutiques de créateurs, défilés et autres pop-ups : la scène mode luxembourgeoise est en plein essor. Bien qu'encore un peu timide, l'industrie créative du Grand-Duché ne cesse de prendre un peu plus de place chaque année, annonçant un avenir prometteur pour les talents du pays.

Fièrement « Made in Luxembourg », les marques locales s'inscrivent dans une démarche de durabilité et d'éthique, proposant des confections respectueuses de l'environnement et des pratiques de production responsable, entre héritage traditionnel et innovation contemporaine. Curieux d'en savoir plus, ELLE s'est tourné vers quatre créateurs qui redéfinissent le paysage national de la mode.

Gabriella Moya, un pont entre l'Équateur et le Luxembourg

Gabriella Moya, fondatrice d'origine équatorienne de la marque AWKA WILLKA, a commencé sa carrière en audiovisuel et en gestion culturelle, mais c'est à Londres qu'elle a trouvé sa véritable passion pour la direction artistique et le design de costumes.

En 2020, en plein pandémie, un besoin irrépressible de créer et de produire s'empare de Gabriella : « presque instinctivement, presque magiquement, c'était comme si un textile ancestral hérité de ma grand-mère prenait vit entre mes mains, se transformant en la première robe de la collection », nous raconte-t-elle.

C'est ainsi qu'est né AWKA WILLKA, « Lignée de Femmes Courageuses » en langue indigène Kichwa, un nom qui encapsule « l'esprit audacieux et l'héritage ancestral des femmes qui ont tissé l'histoire de leurs mains et de leur esprit indomptable ».

Mon but est de créer un mouvement de mode durable, éthique et culturellement riche.

Installée au Luxembourg depuis de nombreuses années, Gabriella considère le pays comme un lieu d'inspiration où elle a trouvé un équilibre entre ses racines équatoriennes et son environnement européen : « la création d'un pont entre l'Équateur et le Luxembourg est née de mon besoin de renouer avec mes racines pendant la pandémie. Le Luxembourg est devenu mon chez-moi, un endroit où j'ai trouvé le bonheur et l'inspiration pour donner vie à AWKA. C'est ici que j'ai découvert la mode comme moyen parfait d'exprimer mon identité et de partager la richesse des traditions indigènes équatorienne avec ma nouvelle communauté ».

Le Grand-Duché accueille rapidement AWKA, offrant à Gabriella des espaces pour diffuser sa marque et sa culture. Quant à la riche diversité culturelle du pays, elle joue également un rôle dans les créations d'AWKA, permettant aujourd'hui de faire rayonner le pays en Équateur. Bien plus qu'une marque de mode, AWKA célèbre les traditions culturelles indigènes de l'Équateur à travers des pièces contemporaines qui mettent en valeur la beauté et l'art des textiles. Collaboration avec des communautés indigènes et utilisation de différentes technologies, AWKA travaille en étroite collaboration avec sept communautés indigènes : « nos créations sont le résultat d'un dialogue constant entre ma vision créative et le savoir-faire de ces groupes, en valorisant chaque étape du processus de production, de la création de textiles en coton colorés à la bijouterie en argent et à la bijouterie en étain ».

 

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Pour Gabriella, le paysage de la mode au Luxembourg est « dynamique », reflétant parfaitement le multiculturalisme représentatif du pays : « faire briller le Luxembourg à l'international est à la fois une responsabilité, une source d'excitations et un grand défi ». Le but de la créatrice est de continuer à créer « un mouvement de mode durable, éthique et culturellement riche » représenté par des pièces signifiantes et des vêtements qui racontent des histoires et véhiculent l'essence de [ses] racines indigènes.

Cet article est paru dans la première édition du magazine ELLE Luxembourg.

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