Le Mudam Luxembourg, toujours à l’avant-garde de la scène artistique contemporaine, s’apprête à inaugurer "Radical Software: Women, Art & Computing 1960–1991", une exposition captivante qui met en lumière l’histoire oubliée des femmes dans l’art numérique.
Organisée en collaboration avec la Kunsthalle Wien de Vienne et sous le commissiariat de Michelle Cotton, cette rétrospective inédite explore les liens complexes et souvent méconnus entre art, technologie et féminisme. Il s’agit d’une première mondiale : jamais auparavant une exposition n’avait été entièrement consacrée à la contribution des femmes à l’art digital, un domaine longtemps dominé par une narration masculine.
Une exposition qui questionne et inspire
"Radical Software" n’est pas simplement une exposition sur le numérique, mais une réflexion profonde sur l’interaction entre art, technologie et genre à une époque où l’ordinateur n’avait pas encore envahi nos foyers. Couvrant une période allant des années 1960 à la fin des années 1980, cette exposition propose un retour sur les débuts de l’art digital, à travers plus de 100 œuvres créées par une cinquantaine d’artistes. Peinture, sculpture, installation, film, performance, et œuvres générées par ordinateur composent une sélection variée, témoignant de l’approche avant-gardiste de ces pionnières. Chaque œuvre raconte une histoire, non seulement d’innovation technologique mais aussi de lutte pour la reconnaissance dans un monde de l’art qui, jusqu’à récemment, sous-estimait largement les contributions des femmes.
L’exposition, principalement analogue bien qu’elle traite de l’art digital, souligne l’aspect visionnaire des artistes qui ont exploré les potentialités des technologies bien avant l’avènement de l’ère numérique actuelle. "Radical Software" s’inspire de la revue éponyme fondée en 1970 par Beryl Korot, Phyllis (Gershuny) Segura et Ira Schneider. Cette publication cherchait à démocratiser l’accès à l’information et à décentraliser le savoir, anticipant de plusieurs décennies les bouleversements apportés par le web. Elle a posé les bases d’une réflexion sur le rôle de la technologie dans la société, une réflexion que cette exposition reprend et enrichit sous un angle résolument féministe.
Une plongée dans le cyberféminisme
Ce projet s’inscrit également dans une réévaluation contemporaine du cyberféminisme post-internet, qui met en lumière le rôle des femmes dans la création des nouvelles technologies. L’exposition propose ainsi une réflexion critique sur l’entrelacement de la technologie et des structures de pouvoir, tout en documentant une histoire souvent négligée. Le catalogue d’exposition, qui accompagne cette rétrospective, retrace les origines de l’informatique depuis Ada Lovelace jusqu’aux mathématiciennes de la NASA, offrant une perspective historique enrichissante et révélant l’ampleur de la contribution féminine au développement de l’art numérique.
Le vernissage de "Radical Software: Women, Art & Computing 1960–1991" aura lieu le 19 septembre à 19h au Mudam, le Musée d’Art Contemporain du Luxembourg. Cette soirée d’ouverture est une occasion unique de découvrir une exposition novatrice qui interroge les rapports entre art, technologie et féminisme, tout en offrant un nouveau focus sur le rôle des femmes dans l’histoire de l’art numérique.
Pour les amateurs et amatrices d’art et de technologie, c’est un événement à ne pas manquer, une chance de plonger dans un univers où les innovations du passé font écho avec les débats contemporains sur l’identité et l’égalité dans le domaine technologique.
Cet article a été écrit en étroite collaboration avec Mudam Luxembourg.
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