Trinity de Cartier, métamorphose au carré

Mis à jour le 24 septembre 2024 par Isabelle Debuchy
Trinity de Cartier, métamorphose au carréCampagne - Nathaniel Goldberg © Cartier

Pour célébrer le centenaire de Trinity, la bague aux trois anneaux, aux trois or et aux trois cercles entremêlés, l’icône joaillière a été repensée avec un design au carré.

2024. Trinity a cent ans. En ambassadrice de la maison Cartier, l’actrice américaine Yara Shahidi arbore la bague mythique, née dans les années 20. Conçue par Louis Cartier, fils du fondateur de la Maison et directeur du studio de création, elle mêle à l’origine trois anneaux d'or jaune, d’or rose et de platine, le métal de prédilection du mouvement Art déco. Ce bijou aux formes claires et épurées, simples et lisibles, au minimalisme créatif devient le code distinctif du style Cartier. Un an plus tard, une publication du Vogue américain surnomme ces trois anneaux : «Trinity ».

Les variations de la bague culte

Au gré des décennies, de l’air du temps et des mouvements artistiques, la bague au design à géométrie variable s’adapte et se métamorphose. La combinaison des trois couleurs, inspirée de l'orfèvrerie russe subsiste, le platine étant remplacée par l'or blanc. Diverses déclinaisons de teintes et de matières vont voir le jour dans la collection Trinity qui séduit tout autant les femmes que les hommes. Apparu en 1925, le bracelet aura sept anneaux en 1967. Dans les années 80, le bijou inspire la création d’une large collection d’accessoires « Must » : du briquet aux objets décoratifs en passant par le stylo, ornés, cela va de soi, des trois anneaux signature. Autres métamorphoses, les trois anneaux doublent d’épaisseur, sont tachetés de laque rappelant le pelage de l’animal fétiche de Cartier : la panthère, ils se démultiplient, sont sertis de diamants blancs, jaunes ou roses. Un des cercles est même pensé en céramique noire, ou en format XS les cercles sont montés sur un cordon de soie pour se glisser au poignet… Autant de modulations esthétiques sans que la forme originelle ne soit touchée, même si, en 2022, Chitose Abe, la créatrice de la marque japonaise de mode Sacai, imagine des portés inédits pour ces anneaux en or gris, rose et jaune. 

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Jean Cocteau porte deux Trinity- Photographié par Boris Lipnitzki à Milly-la-Forêt en 1951.

Une nouvelle géométrie

La version 2024 de Trinity surprend d’autant plus. Pour la première fois en cent ans, les trois cercles se transforment en anneaux carrés aux angles adoucis et mobiles, qui glissent les uns sur les autres comme pour la forme ronde. Soumis à des contraintes techniques, ce bijou est né du talent des dessinateurs et des artisans de la Maison : « Au lieu de commencer par un croquis, nous avons travaillé le volume à la main : en malaxant, en roulant, en comprimant la matière pour isoler une orientation créative. À notre grande surprise, une nouvelle forme inattendue a commencé à émerger : un cercle coussin », détaille Marie-Laure Cérède, directrice de la création joaillerie et horlogerie de Cartier. Le carré adouci en forme « coussin » est décliné sur des bagues, des bracelets et des pendentifs. 

Même code stylistique, même architecture mais changement de volume : Cartier réédite la Trinity originelle en bague et en bracelet dans une variation XXL, ainsi qu’une étonnante interprétation modulaire capable de former un seul anneau ou trois selon les envies. Imbriqués, les cercles se déploient au gré des mouvements. À la frontière du bijou et de la sculpture, la bague Trinity a été chahutée par le studio de création de la maison Cartier. Ce qui est pérenne, c’est la célébration des liens, de générations en générations, de ce bijou, emblème de sentiments éternels.

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Antoine Pividori © Cartier

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