Cabines d’essayage, lorsque le shopping devient une véritable épreuve

Mis à jour le 3 novembre 2024 par Camille Mutelet
Cabines d’essayage, lorsque le shopping devient une véritable épreuve© Pexels

Avez-vous déjà connu la frustration ou même l’angoisse de passer en cabine d’essayage lorsque vous faites du shopping en boutique ? Habituellement, le shopping est plutôt une expérience agréable mais elle peut rapidement tourner au calvaire dès qu’il s’agit de passer aux essayages. Si ce n’est pas le cas, vous faites alors partie d’une minorité car il a été reconnu récemment par une étude européenne*, qu’une expérience comme celle-ci pouvait engendrer une faible estime de soi et qu’elle était devenue anxiogène pour beaucoup.

Une histoire qui se répète et dans laquelle beaucoup de femmes se retrouvent

L’histoire qui suit, vous la connaissez probablement. Au commencement de votre shopping, tout se passe bien. Vous fouinez au milieu des rayons de l’une de nos marques favorites, vous trouvez une ou plusieurs pièces qui pourraient vous plaire ou satisfaire votre besoin, puis en toute logique, vous vous dirigez vers les cabines d’essayage. 

C’est ici que l’épreuve démarre. Pour commencer, il y a une file d’attente pour accéder à une cabine. Le temps d’attente est suffisamment long pour se comparer aux autres femmes qui attendent comme vous. Ça commence plutôt mal. Puis vous avez enfin accès à une cabine mais le rideau se ferme mal, ce qui ne vous met pas à l’aise non plus. De surcroit, la cabine est « étriquée », vous vous sentez oppressée et lorsque vous commencez à vous déshabiller le rideau peut s’ouvrir dès lors que vous bougez. Face au miroir, c’est le coup de grâce : la lumière éblouissante révèle tous vos défauts puissance 10. Les irrégularités de votre peau, un minuscule bourrelet devient subitement énorme, l’éclairage par le bas vous fait pousser soudainement un double-menton. Bref, plus rien ne va chez vous tout à coup. Viens enfin le moment d’essayer vos trouvailles et mauvaise surprise un vêtement sur six vous convient, plus ou moins. Résultat des courses, c’est un désastre et l’expérience devient très désagréable, voire détestable. 

Ce qui rend l’expérience pénible

Il existe une multitude de raisons qui font que le processus d'achat de vêtements en boutique est une mauvaise expérience pour de nombreuses personnes, en particulier les femmes.

Les cabines d'essayage des magasins laissent souvent leurs clients.tes frustrés.ées et peu confiants.tes. L’étude menée par YouGov* sur la perception de l’expérience que les acheteurs.ses de mode peuvent ressentir en cabines d’essayage révèle que 39 % des participants européens ayant été sélectionné éprouvent au moins une des émotions suivantes : insécurité, frustration et déception. L'insatisfaction vis-à-vis du shopping en magasin n'est pas qu'un simple désagrément mineur et bon nombre de répondants à l’étude déclarent que leur santé mentale est affectée négativement dans ce genre d’expérience.

Tout d’abord les cabines ne sont pas accueillantes : l’attente, le nombre de pièces limitées, les odeurs, un rideau qui se ferme mal, le manque de crochets, les cabines minuscules ou sans miroir qui vous obligent à en sortir pour évaluer votre essai, la lumière crue, des miroirs qui se concentrent sur des parties du corps depuis des perspectives que nous n'avons pas l'habitude de voir.… Bref, l’ambiance n’est pas des plus engageantes, l’image de soi est totalement déformée et cela peut gâcher votre shopping.

Les tailles des vêtements posent également un problème. De nombreux magasins physiques ne répondent pas à l'objectif de diversité, même si certains sont meilleurs que d’autres. Le spectre des tailles est très limité dans l’offre de la majorité des marques et lorsqu’elles font l’effort de l’élargir, beaucoup de tailles sont indisponibles en magasin ou les vêtements proposés sont mal coupés. Les marques n’ont pas non plus la volonté de créer plus de tailles intermédiaires, allant d’une extrême à l’autre par manque de rentabilité et pour économiser sur le patronage. Dans le passé, les tailles allaient principalement du 32 au 46 en magasin mais aujourd’hui, la tendance est aux tailles S, M, L parfois XS et XL et nous sommes passés de huit à plus ou moins cinq tailles standards ce qui fait qu’une taille en couvre deux. C’est une vraie problématique et rend le shopping extrêmement laborieux.

Le culte de l’extrême minceur

Alors que l'extrême minceur revient sur les podiums, de nombreuses femmes trouvent que l'achat de vêtements est une expérience de plus en plus traumatisante, ce qui les conduit à déplorer le manque de variété dans les tailles.

Parmi les facteurs qui génèrent du stress dans les magasins, ce sont les images des mannequins très minces qui dominent largement l’image des marques. Il est extrêmement rare que les mannequins grandes tailles soient visibles et elles sont sous-représentées.

Loin de l’agitation des magasins, des mannequins excessivement minces défilent à nouveau sur les podiums comme dans les années 1990. L’esthétique de la minceur extrême est de retour. Par exemple, seulement 200 mannequins rondes sur 2500 mannequins au total ont été recensés à la Fashion Week Printemps-Eté 2025 de New York. Dans la pratique, l’inclusivité n’a pas encore suffisamment pris racine et il y a encore du chemin à faire.

Les réseaux sont également un facteur de cette anxiété. Ils nous exposent bien plus qu’avant aux célébrités et aux influenceurs qui mettent en valeur leur corps svelte et cela crée un effet miroir. Le fait d'être inondées constamment par ses images « parfaites » peut avoir une tendance à nous rendre obsédées par le fait de correspondre à une norme et à des critères de beauté très arbitraires. Il est nécessaire de prendre du recul sur la façon dont on consomme les informations sur les réseaux. Insidieusement, les comptes que l’on suit et les images que l’on capte en masse peuvent avoir un réel impact sur notre humeur, notre perception de nous-même et même notre santé mentale. Il faut considérer que ce qu’un compte diffuse n’est jamais une réalité globale et qu’il faut interpréter l’image en dehors de l’écran que l’on regarde.

Comment surmonter l’angoisse?

Considérez le contexte

Les cabines d’essayage sont comme un miroir grossissant qui déforme la réalité en zoomant sur les « défauts ». Sachez que personne ne vous voit comme ceci. L’éclairage agressif, le manque de recul, les miroirs mal placés… Cette amplification provoque un effet de loupe dans notre esprit, qui nous amène à analyser subjectivement notre corps. Cet examen intransigeant et intraitable de est difficile à digérer. Il peut entraîner des problèmes d’image de soi comme une préoccupation obsessionnelle pour une partie de notre corps qui, même si elle est imperceptible, occupe excessivement votre esprit et peut générer de l’anxiété, de la dépression jusqu’à l’isolement social.

Comprenez que la taille est arbitraire

Les tailles de chaque marque varient en fonction de son public-cible, elles ne suivent pas des standards stricts. Cela signifie que vous pouvez faire une taille 2 dans un magasin et une taille 1 ou 3 dans un autre. Il est même possible que deux modèles de pantalons du même magasin peuvent avoir une taille totalement différente, même si elles sont de la même taille sur l’étiquette.

De plus, notre corps fluctue quotidiennement et son volume aussi : en fonction des niveaux d'hydratation, du moment du cycle menstruel ou du stade de digestion dans lequel vous vous trouvez.

Ne vous comparez pas 

Ne vous comparez ni à la personne d’à côté, ni à l’influenceuse que vous suivez. Apprenez à vous aimer! C’est bien connu, on est souvent plus exigeante avec soi qu’avec les autres. Soyez plus objective et voyez aussi vos qualités! On en a toutes, c’est une certitude. Si vous avez besoin d’un petit coup de pouce pour cela, faites appel à une conseillère en image peut vous aider à vous révéler et à vous aimer telle que vous êtes. Prenez également de la distance avec les réseaux sociaux. Ayez une utilisation responsable et diversifiée de leur contenu en évitant de vous matraquer avec du contenu répété fantasmagorique, illusoire ou limité sur la réalité.

*Enquête YouGov commandée par Zalando sur un échantillon de 14 609 adultes entre le 11 et le 18 juin 2024. L'enquête a été réalisée en ligne. Les chiffres ont été pondérés et sont représentatifs de l'ensemble des adultes (âgés de 18 ans et plus) en Europe (Autriche, Belgique, Danemark, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Suède, Suisse, Royaume-Uni, Espagne).