Il est dans la bouche de pléthore de nutritionnistes sur Insta et TikTok et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’index glycémique a fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années. Vulgarisé par la populaire Jessie Inchauspé, alias « glucose goddess » (littéralement, la déesse du glucose), ce concept suscite autant d’engouement que de scepticisme parmi les experts. Alors, révolution ou simplification abusive ? ELLE Luxembourg a enquêté pour vous.
L’index glycémique, c’est quoi ?
L’index glycémique (IG) mesure la vitesse à laquelle un aliment élève le taux de sucre dans le sang. Popularisé par le chercheur David Jenkins dans les années 80, il classe les aliments en trois catégories : IG bas (légumineuses, légumes), modéré (riz basmati, patate douce), et élevé (pain blanc, sodas). À la clé : une promesse de santé et de gestion du poids à long terme. Sur le papier, on adore, mais dans la réalité est-ce vraiment aussi simple que cela ?
Un outil certes utile, mais imparfait
Pour Virginie Di Tore, diététicienne à Ennery (Moselle), l’IG est un indicateur pertinent pour les personnes diabétiques ou en surpoids, car celui-ci « permet de prévenir les pics d’insuline, qui favorisent l’inflammation et la prise de poids », explique-t-elle. Elle précise toutefois que l’IG d’un aliment ne suffit pas. Les combinaisons alimentaires jouent un rôle crucial : « Associer des glucides à IG élevé avec des fibres ou des protéines modère leur impact, par exemple ».
De son côté, la nutritionniste belge Amandine de Paepe, autrice de Il était un foie (aux éditions Borgerhoff & Lamberigts) et fondatrice de la marque Insentials met l’accent sur un enjeu ignoré : le foie. « Un foie surchargé empêche une régulation optimale de la glycémie. À quoi bon surveiller l’IG si cet organe clé est saturé ? » s’interroge-t-elle.
La controverse Jessie Inchauspé
Jessie Inchauspé, connue pour ses best-sellers sur la glycémie, suscite une réaction mitigée parmi les experts. Amandine de Paepe salue son effort de vulgarisation mais regrette des recommandations trop simplistes : « Elle ignore des facteurs majeurs comme le rôle du foie ou les besoins individuels. » Virginie Di Tore partage cet avis : « C’est bien de sensibiliser le public, mais tout le monde n’a pas besoin de suivre ces conseils, et, surtout, il faut arrêter de penser que c’est une solution miracle. » Comme tous les régimes « tendance », le régime IG bas et la méthode Glucose Goddess popularisées sur les réseaux sociaux ne doivent pas être suivis aveuglément, sans consulter un spécialiste en nutrition.
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Le Comité Luxembourgeois de Lutte contre le Diabète (ALD) émet des réserves similaires. Dans un rapport récent, il souligne que « la variabilité glycémique dépend aussi de la génétique et du mode de vie. Se focaliser uniquement sur l’IG peut mener à des erreurs d’interprétation ».
Recommandations personnalisées
Face à ces débats, comment s’y retrouver ? Les experts s’accordent sur quelques principes-clé :
- Privilégier les aliments à IG bas ou modéré et limiter ceux à IG élevé.
- Associer les glucides à des fibres, des protéines et des graisses saines.
- Éviter les sucres rapides en dehors des repas.
- Maintenir une activité physique régulière, indispensable à une bonne santé métabolique.
L’index glycémique, un levier parmi d’autres
L’index glycémique peut être un outil précieux pour mieux comprendre notre alimentation mais il doit être utilisé avec discernement. Entre marketing et vérité scientifique, il appartient à chacun de trouver l’équilibre, guidé par des conseils adaptés à ses besoins individuels. « L’important, conclut Amandine de Paepe, c’est de garder une vision globale de la santé, sans tomber dans des simplifications excessives ».
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