Officialisée en 1977 par les Nations Unies, et dans la foulée de l’Année internationale de la femme (1975) proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU, la Journée Internationale des droits des femmes tend à nous faire prendre conscience des combats qui restent encore à lutter pour accéder à l’égalité des sexes, bien loin du pinkwashing qui lui est associé.

Bref, en 2025 plus que jamais, le 8 mars est une journée de lutte, un moment où les voix s’élèvent pour rappeler que l’égalité entre les femmes et les hommes est loin d’être acquise.

Pourquoi faut-il encore se battre ?

Parce que les inégalités salariales continuent d’être la norme. Même si, au Luxembourg, les chiffres récents mis en évidence par une étude du STATEC montrent que l’écart salarial est en faveur des femmes, avec un salaire horaire moyen supérieur de 0,7 % par rapport aux hommes en 2022, des disparités persistent. En effet, cette statistique masque des réalités complexes. Les hommes perçoivent des bonus annuels en moyenne 26 % plus élevés que ceux des femmes, et les femmes sont plus nombreuses à travailler à temps partiel (36 % contre 7,8 % pour les hommes), ce qui entraîne un écart de 10 % en défaveur des femmes lorsqu’on considère le salaire annuel effectif.

Parce que la charge mentale continue de peser sur les femmes, entre carrière et gestion du foyer. Au Luxembourg comme ailleurs, les femmes assument encore l’essentiel des tâches domestiques et de l’éducation des enfants, ce qui limite souvent leur progression professionnelle et leur indépendance économique. Elles sont aussi surreprésentées dans les emplois précaires ou à temps partiel, moins bien rémunérées et avec des perspectives d’évolution plus réduites.

Parce que les violences sexistes et sexuelles persistent. Dans l’espace public, sur le lieu de travail, au sein du foyer, ces violences continuent de faire des victimes chaque jour. Le Luxembourg a mis en place des mesures pour lutter contre ces agressions, mais les chiffres restent alarmants, et la prise en charge des victimes ainsi que les sanctions contre les agresseurs doivent être renforcées.

Parce qu’ailleurs, dans le monde, des femmes risquent leur vie pour revendiquer des droits fondamentaux. En Iran, des militantes sont emprisonnées et torturées pour avoir osé retirer leur voile. En Afghanistan, les talibans interdisent aux femmes l’accès à l’éducation et au travail. Et même de parler. Aux États-Unis et en Pologne, le droit à l’avortement est menacé ou restreint, rappelant que le contrôle du corps des femmes reste un enjeu politique majeur.

Le 8 mars, c’est le moment de rappeler que ces combats nous concernent toutes et tous. Entre ateliers, conférences, expositions et marches solidaires, voici comment vous engager au Luxembourg.

Rejoindre la Marche Féministe 2025 à Luxembourg

Rien de plus puissant qu’une foule en mouvement, déterminée à faire entendre sa voix. Organisée par la plateforme JIF (Journée Internationale des Femmes), qui regroupe diverses associations, partis politiques et syndicats engagés pour l’égalité des sexes. Parmi les organisations soutenant cette initiative, on retrouve notamment Amnesty Luxembourg, l’ASTI (Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés), Planning Familial Luxembourg, le CID Fraen an Gender, le CNFL (Conseil National des Femmes du Luxembourg), déi gréng (les Verts), déi jonk gréng (les Jeunes Verts) et déi Lénk (la Gauche), Passerell, Kweni, Femmes Socialistes, OGBL Equality, Femmes en détresse A.S.B.L., L’Effrontée, Médecins du Monde & Cigale.

Le 8 mars à 15h00, rendez-vous Place de Paris à Luxembourg-ville pour une grande marche féministe, qui regroupe de nombreuses organisations. Une mobilisation pour rappeler qu’aucun droit n’est acquis et que l’égalité ne se résumera jamais à des slogans creux.

fraestreik.lu

Dénoncer les inégalités salariales

Si l’on vous disait que vous travaillez gracieusement quelques semaines par an par rapport à votre collègue masculin, comment réagiriez-vous ? Le 4 mars de 15h00 à 18h00, PwC Luxembourg organise une conférence sur la transparence salariale en collaboration avec Baker McKenzie et AmCham. Une occasion de comprendre les leviers à activer pour faire enfin avancer les choses dans les entreprises.

amcham.lu

Redécouvrir l’histoire au féminin

On parle souvent de l’Histoire avec un grand “H”, mais combien de noms de femmes y figurent vraiment ? Les 8 et 9 mars, le Lëtzebuerg City Museum propose une visite audio « History is Herstory » pour mettre en lumière les figures féminines souvent éclipsées.

Programme de la Journée internationale des droits des femmes

S’exprimer par l’art

Le féminisme passe aussi par la création. Le 8 mars de 13h30 à 16h30, participez à l’atelier « Print your Nana »au Lëtzebuerg City Museum. Inspiré des célèbres sculptures de Niki de Saint Phalle, cet atelier invite à exprimer librement la force et la diversité du féminin.

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Continuer d’apprendre et d’écouter

Le 9 mars, des visites guidées thématiques sont organisées au Lëtzebuerg City Museum : « Babel heureuse ? » à 11h, “Pure Europe” à 14h et « Luxemburg im Mittelalter » à 15h. Des parcours qui permettent de mieux comprendre l’impact des femmes sur notre histoire et notre culture.

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Soutenir des initiatives locales engagées

Parce que chaque geste compte, la Chocolaterie Genaveh propose une édition limitée spécialement créée pour la Journée des Droits des Femmes en collaboration avec l’artiste belgo-luxembourgeoise Marie Lavis. En achetant ces créations gourmandes, une partie des bénéfices sera reversée à des associations œuvrant pour les droits des femmes. Une initiative sucrée, mais surtout engagée, qui permet de conjuguer plaisir et solidarité.

Réfléchir au rôle de la femme

Le CID | Fraen an Gender organise également, le 7 mars, une conférence intitulée « Women, Peace & Security », afin de mettre en lumière le rôle des femmes dans les processus de paix et de sécurité internationale, un enjeu majeur à une époque où les conflits se multiplient et où les femmes restent trop souvent exclues des négociations. Une occasion de s’informer et d’échanger avec des expertes sur l’importance de l’inclusion des femmes dans la construction d’un avenir plus pacifique.

Réservations : [email protected]
Toutes les infos pratiques sur cid-fg.lu

Et après ?

Le 8 mars ne doit pas être une parenthèse. L’engagement ne se limite pas à une journée dans l’année. Se mobiliser pour les droits des femmes, c’est aussi exiger des mesures politiques concrètes, éduquer les nouvelles générations, dénoncer les injustices au quotidien.

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